Mikaël Ollivier

Tu ne sais rien de l’amour

Éditions Thierry Magnier, Paris,2016

235 pages – 15,90 euros

Couv.TUNESAISRIEN

 

En librairie – nouveauté littéraire

 

Je n’avais jamais vécu aussi intensément, sans doute parce que j’avais conscience que j’étais en train de traverser des minutes que je n’oublierai jamais, ce qui n’arrive pas souvent dans une vie. La plupart du temps, on ne se rend compte que bien plus tard, parfois des années après, que tel ou tel événement a été primordial, décisif, ou bien simplement qu’on ne l’a pas oublié ! Là, je savais être en train de vivre l’un des moments les plus marquants de mon existence, qu’elle s’avère courte ou longue. C’était un moment d’histoire, de mon histoire, qui s’écrivait. 

Nicolas vit à côté de Chartres avec ses parents et Malina, la jeune voisine qui a emménagé chez eux. L’histoire de ces deux adolescents s’écrit depuis qu’ils sont tout petits. Ils semblent être destinés l’un à l’autre. Mais, grandir agit sur les rêves et la vie joue des tours à ceux qui veulent la maîtriser. Nicolas nous raconte son histoire, celle de sa famille alors qu’il est désormais étudiant en médecine à Strasbourg, loin des siens. Sa narration commence après un cauchemar, le rêve du chien noir. Un songe en lien avec l’enfance, ses parents, son amour pour Malina qui s’émousse peu à peu. Une trajectoire qui se révèle au fil des pages de ce roman initiatique.

Mikaël Ollivier est juste lorsqu’il aborde les états d’âme de Nicolas, son errance adolescente, sa colère, ses doutes, son désarroi aussi lorsqu’il découvre que la vie de ses parents lui échappent. Comment accepter que les sentiments des grands se partagent ? Les relations entre lui et son père touchent par cette pudeur qui les fait se côtoyer de loin puis se rapprocher. À ses côtés, il apprend la force et la subtilité des sentiments. Ses leçons de vie paternelles lui reviennent lors de cette nuit d’insomnie, pendant laquelle, jeune étudiant, il rencontre Juliette. Dans un Strasbourg endormi, ils vont s’accompagner et Nicolas va se délivrer de ses secrets de famille. Un roman intéressant sur la difficulté d’être et de devenir mais le coup de théâtre final vient alourdir un horizon qui se dégageait enfin pour le narrateur…

Gaëlle Pairel , coordinatrice de la FCLB