Le nouveau roman
de Fabienne Juhel
L’eau était la force des femmes d’Afrique.
Et une épine à leur talon.
Elia a soif de liberté et d’éducation mais elle est assignée à la corvée d’eau. Chaque matin, elle parcourt les 27 virages qui ponctuent la route vers le lac où elle puise l’eau pendant que ses frères jouent ou vont à l’école. Ce matin-là, de sa maison au marigot, rien ne se passe comme prévu pour cette petite fille sensible que la colère gagne au fil des pas, de ses souvenirs. Chaque étape lui fait prendre conscience du destin funeste promis aux femmes de son village auquel elle refuse se soumettre.
Quitte ce village, enfant, reviens-nous femme !
Comme toutes les filles pubères, Elia sera dépucelée lors d’un rite sexuel – le Kusasa fumbi – par le hyène incarné ici par Ladarius, fisi contre son gré. Lors de cette pratique ancestrale qui les réunit, Elia et Ladarius vont affronter le poids des traditions et tenter de s’en affranchir.
Ce roman puissant nous plonge dans une Afrique où cohabitent animaux sauvages et villageois, croyances séculaires et désirs d’émancipation. L’écriture tendue et sensuelle de Fabienne Juhel nous lie à la jeune Elia, narratrice en ébullition. Le festin des hyènes met en scène des femmes et des hommes prisonniers de traditions dont Elia va tenter de s’extraire. Un récit sanguin, organique, ode à la liberté.