Antoine MOUTON Vendredi 26 avrilà 20h La Dame Blanche – Port-Louis
Antoine Mouton est auteur. Il a publié des recueils de poèmes, des romans et des textes dans diverses revues (Jef Klak, Trafic). La photographie est présente dans la plupart de ses livres. Cette rencontre présentera principalement son dernier recueil publié à La Contre Allée :
Poser problème Le journal d’une journée. Les heures défilent au fil des pages. Le quotidien ainsi découpé se répète, se transforme. Comme si l’ordinaire tentait de se métamorphoser en exceptionnel, tragique ou comique.
La rencontre se poursuivra avec HKZ le livre du revenir, son dernier texte paru chez Ypsilon éditeur. Un carnet comme un long poème qu’il compose entre 2019 et 2021, pour que rien ne disparaisse, surtout pas Hermine Karagheuz (HKZ), sa grande et vieille amie. En collectant les traces de son existence, il dessine le portrait d’une artiste libre, passionnée. Une déclaration d’amitié, d’amour pour HKZ, qu’il accompagnera jusqu’à la fin de sa vie.
« Tous les livres sont écrits au trop tard d’un indicatif vague, d’un impératif personnel, d’un conditionnel désamorcé. Et si les livres n’existaient pas, nous nous perdrions dans les arcanes du jamais. J’écris l’histoire d’Hkz au trop tard pour que la grande vague du jamais ne la recouvre pas entièrement. » (p.30, HKZ le livre du revenir, éd. Ypsilon)
FALMARÈS Vendredi 19 avril à 19h aux Déferlantes – Morlaix
Claude FAVRE Samedi 20 avrilà 19h aux Métamorphoses – Douarnenez
Falmarès est l’une des plus jeunes voix de la poésie guinéenne. Dans son parcours – son exil – sinueux, il ne cesse d’écrire. Ses premiers recueils ont été publiés en France par les éditions Les Mandarines : Soulagements (2018), Soulagements 2 (2020) et Lettres griotiques (2021). Puis par les éditions Yigui : Syli ô Guinée (2023). Qualifié de « Réfugié poétique », il dit n’écrire pas seulement pour lui mais pour celles et ceux qui ont vécu et continuent de vivre une histoire semblable à la sienne. Sa poésie se fait ainsi intime autant qu’universelle.
Catalogue d’un exilé est son dernier recueil préfacé par le poète tchadien Nimrod. Écrit entre 2019 et 2023, il réunit une centaine de poèmes de formes brèves teintée de lyrisme et présentée par Falmarès comme un « outil d’apprentissage, un moyen de résistance, un moyen de survie » (p.27). Son histoire est celle d’une mémoire vive permanente qui lui a donné la force de traverser les pays et de rejoindre l’ouest de la France, sa terre d’accueil. Il convoque régulièrement ses souvenirs d’enfance et son héritage familial auquel appartiennent les griots. Son héritage est aussi celui des poètes à qui il rend hommage : Senghor, Césaire, Rimbaud, et tant d’autres. Il apprivoise le présent, la vie qui malgré tout continue, en poésie toujours. Cette odyssée « falmarésienne » pleine d’espoir contient une vraie musicalité. Falmarès se « déclame être lyre » (p.230). Nous l’entendrons au rythme de cette rencontre grâce à plusieurs lectures de poèmes.
« Carte d’identité Je ne suis ni guinéen ni africain Je ne suis ni français ni américain Ni d’aucune autre nationalité.
Poète je suis, La littérature est ma patrie La poésie, ma langue nationale. » (p.69 Catalogue d’un exilé, éd. Flammarion)
Crédit photographique : Marie Dos Santos-Barra
Claude Favre est poète, performeuse. Elle a collaboré aux Cahiers critiques de poésie du Centre international de poésie de Marseille (CipM), elle est publiée par des maisons d’édition indépendantes et dans des revues telles que Attaques (éd. Presses du réel, collection Al Dante). Ses deux derniers textes Thermos fêlé et Alep, quinze heures du matin sont au cœur de ces rencontres. Sa langue, dite de guingois, se joue de la syntaxe et s’invente parfois par accidents.
Alep, quinze heures du matin C’est un chant d’amour pour Alep, pour celles et ceux dont les enfants ne connaissent que la guerre. Claude Favre ouvre grands les yeux, les oreilles, la bouche pour ne pas se [nous] laisser happer par le cours de la vie. Des mots, des images, il y en a beaucoup. Ils se répètent, on s’en méfie, ils paraissent insuffisants ou débordent. Des voix fantômes se font entendre : « ne me laisse pas tomber » comme pour empêcher l’horreur de recommencer. La langue tient, tente de nommer, de dire que « cela pourrait s’appeler la vie » (p.11), comme une prophétie : il y a, il y aura.
Thermos fêlé Un journal-poème écrit au cœur de l’hiver dédié aux victimes des politiques sociales. C’est aussi une adresse à celles et ceux qui observent, témoins démunis ou indifférents, cette réalité vacillante (attentat, guerre, racisme…). Claude Favre appelle à se ressaisir des mots sans « périphrases hypocrites » (p.36) et convoque d’autres poètes. Le texte se vide de tout superflu, disparition de la ponctuation et de certains mots, collages, sans que cela en affecte le sens. Il va à l’essentiel, il va à l’urgence.
« dis, moi, mais dis-moi écarte les peurs, que le chemin soit de traverses, à vivre pas de droit chemin à nulle surprise, dis-moi mais dis-moi, parle-moi, traverse ma bouche traversée de bouches » (p.73, Alep, quinze heures du matin, éd. Les Presses du réel)
« il faudrait faire joie des mots, troubler mieux le langage pour décoller l’œil du guidon, agrandir l’horizon pour, contre chacun sur son quant-à-soi (…) » (p.31. Thermos fêlé, éd. L’Herbe qui tremble)
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Une rencontre et une lecture performance avec
Claude FAVRE Jeudi 11 avrilà 19h Livres in room – Saint-Pol-de-Léon
Claude Favre est poète, performeuse. Elle a collaboré aux Cahiers critiques de poésie du Centre international de poésie de Marseille (CipM), elle est publiée par des maisons d’édition indépendantes et dans des revues telles que Attaques (éd. Presses du réel, collection Al Dante). Ses deux derniers textes Thermos fêlé et Alep, quinze heures du matin sont au cœur de ces rencontres. Sa langue, dite de guingois, se joue de la syntaxe et s’invente parfois par accidents.
Alep, quinze heures du matin C’est un chant d’amour pour Alep, pour celles et ceux dont les enfants ne connaissent que la guerre. Claude Favre ouvre grands les yeux, les oreilles, la bouche pour ne pas se [nous] laisser happer par le cours de la vie. Des mots, des images, il y en a beaucoup. Ils se répètent, on s’en méfie, ils paraissent insuffisants ou débordent. Des voix fantômes se font entendre : « ne me laisse pas tomber » comme pour empêcher l’horreur de recommencer. La langue tient, tente de nommer, de dire que « cela pourrait s’appeler la vie » (p.11), comme une prophétie : il y a, il y aura.
Thermos fêlé Un journal-poème écrit au cœur de l’hiver dédié aux victimes des politiques sociales. C’est aussi une adresse à celles et ceux qui observent, témoins démunis ou indifférents, cette réalité vacillante (attentat, guerre, racisme…). Claude Favre appelle à se ressaisir des mots sans « périphrases hypocrites » (p.36) et convoque d’autres poètes. Le texte se vide de tout superflu, disparition de la ponctuation et de certains mots, collages, sans que cela en affecte le sens. Il va à l’essentiel, il va à l’urgence.
« dis, moi, mais dis-moi écarte les peurs, que le chemin soit de traverses, à vivre pas de droit chemin à nulle surprise, dis-moi mais dis-moi, parle-moi, traverse ma bouche traversée de bouches » (p.73, Alep, quinze heures du matin, éd. Les Presses du réel)
« il faudrait faire joie des mots, troubler mieux le langage pour décoller l’œil du guidon, agrandir l’horizon pour, contre chacun sur son quant-à-soi (…) » (p.31. Thermos fêlé, éd. L’Herbe qui tremble)
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Une rencontre et des lectures avec
Antoine MOUTON Samedi 6 avrilà 20h30 Le Bel aujourd’hui – Tréguier
Antoine Mouton est auteur. Il a publié des recueils de poèmes, des romans et des textes dans diverses revues (Jef Klak, Trafic). La photographie est présente dans la plupart de ses livres. Cette rencontre présentera quelques uns de ses recueils publiés à La Contre Allée, précisément :
Poser problème Le journal d’une journée. Les heures défilent au fil des pages. Le quotidien ainsi découpé se répète, se transforme. Comme si l’ordinaire tentait de se métamorphoser en exceptionnel, tragique ou comique.
Chômage monstre Un recueil dédié à ses employeurs. Si le travail nourrit au sens propre comme au sens figuré, il modifie aussi le corps et la langue. S’en affranchir pourrait rendre l’existence plus désirable.
Les Chevals morts Un hymne à l’Amour, celui qui transcende les vies. Antoine Mouton écrit des mots qui galopent loin devant les fantômes de « chevals morts » qui cataclopent et se nourrissent d’amour déchu.
La rencontre se poursuivra avec HKZ le livre du revenir, son dernier texte paru chez Ypsilon éditeur. Un carnet comme un long poème qu’il compose entre 2019 et 2021, pour que rien ne disparaisse, surtout pas Hermine Karagheuz (HKZ), sa grande et vieille amie. En collectant les traces de son existence, il dessine le portrait d’une artiste libre, passionnée. Une déclaration d’amitié, d’amour pour HKZ, qu’il accompagnera jusqu’à la fin de sa vie.
« Tous les livres sont écrits au trop tard d’un indicatif vague, d’un impératif personnel, d’un conditionnel désamorcé. Et si les livres n’existaient pas, nous nous perdrions dans les arcanes du jamais. J’écris l’histoire d’Hkz au trop tard pour que la grande vague du jamais ne la recouvre pas entièrement. » (p.30, HKZ le livre du revenir, éd. Ypsilon)
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Deux rencontres-lectures et un atelier avec :
Olivia TAPIERO Mardi 26 mars à 18h30 Le Temps qu’il fait – Mellionnec
Valérie LINDER Samedi 30 mars à 15h30 atelier et à 18h30 rencontre Le Bateau livre à Pénestin
Olivia Tapiero est une autrice et traductrice importante du Québec. Rédactrice en chef de la revue de création littéraire Moebius, elle publie dans plusieurs revues dont Muscle éditée et co-dirigée par Laura Vazquez et Roxana Hashemi. Son premier roman a reçu le prix Robert-Cliche en 2009 : Les murs (Vlb éditions). Elle est aussi l’autrice de Phototaxie, un roman écrit dans une grande liberté de formes, publié en 2017 par Mémoire d’encrier. Ses textes hybrides défient les genres et proposent d’autres manières d’aborder le monde et d’en faire partie. Cette rencontre, ponctuée de lectures d’extraits, s’intéressera principalement à sa dernière publication Rien du tout, finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général et au Grand Prix du livre de Montréal en 2021. Elle convoquera également ses autres textes, ce qui sera l’occasion de présenter son projet d’écriture en cours.
Rien du tout Un récit de fragments, de sédiments de textes qui se partagent entre essai et poésie. Olivia Tapiero explore par une écriture percutante l’histoire familiale. Elle convoque les mémoires et silences constitutifs d’un héritage de violences des corps, de la langue, de l’Histoire. Son désir de dissolution vacille entre tout et rien, il cherche le milieu, là où ça frictionne encore. L’écriture devient sismographe et enregistre ce qui disparaît pour ne rien oublier.
« Il y a des zones mortes au fond de la mer comme au fond du corps. Des sites inaccessibles, hypoxiques et engourdis. Des lieux d’oublis, d’anesthésies. C’est de là que j’écris. C’est ça qui écrit en moi. C’est un lieu difficile et solitaire, un lieu qui cherche sans conclure, et où on ne peut rien citer, à peine respirer. » (p.19. Rien du tout, éd. Mémoire d’encrier)
Poésie et images sont au cœur de ces rencontres avec Valérie LINDER. Illustratrice, plasticienne, elle enseigne et multiplie ses collaborations avec des poètes : Amandine Marembert, Albane Gellé, etc. Sa technique favorite, l’aquarelle et les crayons de couleur, lui apporte une grande liberté d’expression. Sa palette colorée expérimente un langage avec sa propre grammaire.
Autrice, Valérie Linder écrit et illustre ses livres dédiés à toutes les générations. De nombreuses maisons d’édition ont été séduites par son travail : Esperluète, Chandeigne, CotCotCot, L’Ail des ours, l’Atelier des Noyers, Cadex… Éditrice, elle crée Dès ce matin et auto-édite notamment Chorégraphie de papier ainsi qu’un tryptique de Leporellos : De l’air à elle, Amiesoeurs, Je suis rivière et une vingtaine de collections de cartes postales.
Dans l’œuvre de Valérie Linder, la poésie est partout et à la portée de chacun et chacune. Elle s’immisce et s’observe dans la vie, la nature, l’amitié, la famille. Autant de thèmes et de « gestes » qui s’exécutent, se transmettent : ceux de l’écriture, du dessin, et ceux par exemple du quotidien, que l’on retrouve dans la collection des Gestes éditée par Esperluète. Valérie Linder présentera des extraits de ses livres pour partager son travail de traduction passant du texte à l’image et inversement. Elle animera également des ateliers qui montreront tout l’intérêt qu’il y a d’entrelacer images et poésie.
« Lézarde ou trait de crayon. Ocre rouge dérobé au mur ou à la palette. Eau trouble du pinceau ou eau verte des canaux : c’est la peau sensible de la ville qui vibre sous les doigts de la voyageuse. Vous reprendrez bien une tasse de couleurs… »
(Venise rose le soir, éd. Atelier des Noyers)
Crédits photographiques respectifs : Hubert Linder, Clara Houeix
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Cinq rencontres-lectures dont 2 ateliers avec :
Valérie LINDER Mardi 19 mars à 19h30 – L’Embellie à La Bernerie-en-Retz Vendredi 22 mars à 17h atelier – La Cabane à lire à Bruz Samedi 23 mars à 10h30 atelier – L’Ivresse des mots à Lampaul-Guimiliau
Grégoire SOURICE Jeudi 21 à 20h – Ulysse à l’ouest à Bécherel
FALMARÈS Samedi 23 à 18h30 – La Gède aux livres à Batz-sur-Mer
Poésie et images sont au cœur de ces rencontres avec Valérie LINDER. Illustratrice, plasticienne, elle enseigne et multiplie ses collaborations avec des poètes : Amandine Marembert, Albane Gellé, etc. Sa technique favorite, l’aquarelle et les crayons de couleur, lui apporte une grande liberté d’expression. Sa palette colorée expérimente un langage avec sa propre grammaire.
Autrice, Valérie Linder écrit et illustre ses livres dédiés à toutes les générations. De nombreuses maisons d’édition ont été séduites par son travail : Esperluète, Chandeigne, CotCotCot, L’Ail des ours, l’Atelier des Noyers, Cadex… Éditrice, elle crée Dès ce matin et auto-édite notamment Chorégraphie de papier ainsi qu’un tryptique de Leporellos : De l’air à elle, Amiesoeurs, Je suis rivière et une vingtaine de collections de cartes postales.
Dans l’œuvre de Valérie Linder, la poésie est partout et à la portée de chacun et chacune. Elle s’immisce et s’observe dans la vie, la nature, l’amitié, la famille. Autant de thèmes et de « gestes » qui s’exécutent, se transmettent : ceux de l’écriture, du dessin, et ceux par exemple du quotidien, que l’on retrouve dans la collection des Gestes éditée par Esperluète. Valérie Linder présentera des extraits de ses livres pour partager son travail de traduction passant du texte à l’image et inversement. Elle animera également des ateliers qui montreront tout l’intérêt qu’il y a d’entrelacer images et poésie.
« Lézarde ou trait de crayon. Ocre rouge dérobé au mur ou à la palette. Eau trouble du pinceau ou eau verte des canaux : c’est la peau sensible de la ville qui vibre sous les doigts de la voyageuse. Vous reprendrez bien une tasse de couleurs… »
(Venise rose le soir, éd. Atelier des Noyers)
Auteur dit émergent, installé à Marseille, Grégoire SOURICE a collaboré aux Cahiers critiques de poésie du Centre international de poésie de Marseille (CipM) et publie dans plusieurs revues dont Nioques, Chiche. Il co-dirige une collection éditoriale au sein de Zoème et s’implique dans une imprimerie associative et militante. Son écriture puise dans différentes matières, au sens propre comme au sens figuré. Elle semble parfois influencée par la poésie pongienne. Nous proposons de la découvrir à travers deux textes.
La Gelée du vivant. Cette rencontre débutera par une discussion et une lecture d’extraits de son premier livre édité par Zoème. Le temps de l’écriture s’y confond avec le temps du deuil. Ce texte composé d’associations, de montages et de collages fascine. La rate se fait motif obsessionnel. C’est l’organe qui relie la mort de deux ami.e.s. La poésie de Grégoire Sourice dialogue parfois avec les sciences, en quête d’exactitude et des imperfections du vivant que l’on peine à comprendre, à rattraper face à la mort.
Le Cours de l’eau. Pour continuer, Grégoire Sourice présentera en avant-première cet essai poétique à paraître aux éditions José Corti. Il se déclare « Rédacteur possible » du code civil et s’intéresse en particulier aux articles consacrés à la propriété privée et à l’eau depuis le 19e siècle. Les époques défilent dans ces commentaires, cet exercice de dissection. Désarticuler le langage du droit, souvent absurde, permet d’imaginer un monde qui ne soit plus centré sur le fait de posséder et qui transformerait l’eau en sujet.
« Le vivant est une organisation qui bouge, un composé pensant, une errance, une nutrition.
Nous nous agglutinons contre la chair et les qualités traversent les membranes, on se colle à quelqu’un et bientôt des tics de langage apparaissent, s’échangent. Mais une fois le corps soustrait, à quel semblant de chair nous appliquer ? » (p.34 La Gelée du vivant, éd. Zoème)
« Tu ne peux pas perdre les souvenirs des moments heureux passés ici. Tu ne les possèdes pas. S’ils disparaissent, tu disparais avec eux : c’est une histoire de trame. » (p.59 Le Cours de l’eau, éd. José Corti)
Falmarès est l’une des plus jeunes voix de la poésie guinéenne. Dans son parcours – son exil – sinueux, il ne cesse d’écrire. Ses premiers recueils ont été publiés en France par les éditions Les Mandarines : Soulagements (2018), Soulagements 2 (2020) et Lettres griotiques (2021). Puis par les éditions Yigui : Syli ô Guinée (2023). Qualifié de « Réfugié poétique », il dit n’écrire pas seulement pour lui mais pour celles et ceux qui ont vécu et continuent de vivre une histoire semblable à la sienne. Sa poésie se fait ainsi intime autant qu’universelle.
Catalogue d’un exilé est son dernier recueil préfacé par le poète tchadien Nimrod. Écrit entre 2019 et 2023, il réunit une centaine de poèmes de formes brèves teintée de lyrisme et présentée par Falmarès comme un « outil d’apprentissage, un moyen de résistance, un moyen de survie » (p.27). Son histoire est celle d’une mémoire vive permanente qui lui a donné la force de traverser les pays et de rejoindre l’ouest de la France, sa terre d’accueil. Il convoque régulièrement ses souvenirs d’enfance et son héritage familial auquel appartiennent les griots. Son héritage est aussi celui des poètes à qui il rend hommage : Senghor, Césaire, Rimbaud, et tant d’autres. Il apprivoise le présent, la vie qui malgré tout continue, en poésie toujours. Cette odyssée « falmarèsienne » pleine d’espoir contient une vraie musicalité. Falmarès se « déclame être lyre » (p.230). Nous l’entendrons au rythme de cette rencontre grâce à plusieurs lectures de poèmes.
« Carte d’identité Je ne suis ni guinéen ni africain Je ne suis ni français ni américain Ni d’aucune autre nationalité.
Poète je suis, La littérature est ma patrie La poésie, ma langue nationale. » (p.69 Catalogue d’un exilé, éd. Flammarion)
Crédits photographiques respectifs : Hubert Linder, Emma Cossée Cruz, Marie Dos Santos-Barra