Abdellatif Laâbi
Le livre imprévu
Éditions de la Différence, Paris, 2009

De tâtonnement en tâtonnement, je me suis mis à revisiter des pans entiers de ma vie avec leur cortège de rencontres, de découvertes et de passions, tout cela en synchronie avec des expériences, des événements, des émotions, vécus au présent et dans le passé le plus proche.

ONLI : objet littéraire non identifié car ce qui devait être un journal intime s’incline à la page 43 face au cher pays d’Abdellatif Laâbi : le Maroc avec lequel il vit une relation passionnelle. Ce Maroc qui le happe, l’exile et l’éloigne de toute contrainte chronologique. Car, dès lors, la pensée du poète s’échappe et nous cheminons auprès de lui au gré de ses souvenirs, de ses réflexions, de ses engagements, de ses pays rêvés et fréquentés, de ses affections éternelles. De voyages immobiles en périples littéraires, la conversation avec Abdellatif Laâbi est légère ou profonde selon qu’il s’indigne ou s’enthousiasme, se remémore ou se moque. Son humour lapidaire se joue de nous, de lui, de l’agitation humaine. Ce récit est aussi un manifeste contre toutes les barbaries et pour la liberté comme cet hommage adressé à son ami Abraham Serfaty :

Ton honneur à toi, qui te survivra et servira d’exemple, espérons-le, est celui d’avoir été un homme libre à un tournant de l’histoire où beaucoup,
esclaves de leurs préjugés, se sont accommodés de la barbarie,
quand ils n’y ont pas trempé
.