En ces temps immobiles, Une odeur de gingembre nous transporte en Chine. Nous sommes en 1903, Marie Mackenzie, jeune écossaise embarque sur un paquebot pour se marier. Cette traversée bouleverse à jamais son rapport au monde. Peu à peu, Marie s’affranchit des conventions et suit son intuition.
J’ai fait quelque chose ce matin qui n’aurait pas plu à Richard. J’ai appelé Yao vers dix heures et demie, et je lui ai joué une petite scène comme une actrice, prétendant que j’étais au marché à choisir des légumes et autres, dans le but de lui faire comprendre que je voulais l’accompagner la prochaine fois qu’il irait au marché. Il m’a observée avec un air presque paniqué pendant quelque temps, comme si j’étais devenue folle pour avoir été privée de mon mari pendant seulement deux nuits, et tout à coup, quand il a commencé à comprendre, il s’est produit une chose étrange : il a éclaté de rire. Je ne sais pas ce qu’a été la vie de Yao jusqu’ici, mais quelque chose sur sa figure montre bien qu’il n’a pas eu souvent l’occasion de rire, et même si je ne me fais pas d’illusions sur mes talents d’actrice, je suis assez fière de moi d’avoir provoqué ce rire. Au bout d’un moment, nous riions l’un comme l’autre, un domestique fou et sa maitresse tout aussi folle, certainement pas le genre d’attitudes que l’on approuverait à Edimbourg ou dans le quartier des légations.
Une odeur de gingembre dresse le portrait d’une femme libre qui paie au prix fort ses choix, ses amours, ses maternités. Ce roman épistolaire plein de vie et d’énergie nous lie avec force à Marie, jeune héroïne tenace et attachante, qui plie mais ne rompt jamais. Un hymne sensible à toutes les femmes, à leur force, à leur courage.